La socialisation

La socialisation du chiot jusqu’à ses 7 semaines :

La socialisation commence dès la naissance du chiot et se poursuivra majoritairement jusqu’à ses 12 semaines. Elle est marquée par différentes étapes, la première, et non des moindres est l’attachement, la seconde, la découverte de sa propre espèce et la troisième la découverte du monde.

L’attachement :

En premier, le chiot est touché, léché, stimulé par sa mère. Il la sent également et il la touche. C’est ce qui lui permet de s’y attacher. Sans cet attachement réciproque le chiot mourrait. Le jeune chiot ne sait pas faire ses besoins seul, sa mère le couche sur le dos et lèche la région périnéale pour stimuler l’élimination des déchets. Cette situation dure jusqu’à ce que le chiot ait 4 semaines, âge auquel ses sens nerveux se mettent totalement en place. La position couché sur le dos demandée par sa mère devient rapidement un rituel de soumission que le chien gardera par rapport à ses congénères et par rapport à l’humain puisqu’un adulte, normalement socialisé, n’attaque jamais un petit et est apaisé par ce geste de soumission. Quand le chiot atteint cinq semaines, l’attachement à la mère lui permet de découvrir ses congénères.

Si le chiot est séparé de sa mère durant cette période, il est très important de trouver un adulte de substitution, même un mâle, de façon à ce que le chiot puisse s’attacher à un adulte de son espèce. Il devra, bien sûr, être nourri au biberon.

L’imprégnation ou la découverte de sa propre espèce :

Cette découverte se fait essentiellement par jeux avec ses frères et sœurs. Il apprend à se contrôler, à interrompre ses gestes et ses comportements. Ses morsures aux autres chiots les font crier, ce qui amène la mère à les séparer. Petit à petit le chiot découvre les notions de hiérarchie, inhibition de morsure, position d’apaisement et rituel hiérarchique. Tout adulte normalement socialisé se prêtera de plus ou moins bonnes grâces aux jeux des chiots.

C’est à ce moment que beaucoup d’éleveurs peu scrupuleux vous diront de venir chercher le chiot « puisqu’il peut se nourrir seul » ! Ce n’est pas tout ce qui est important. Il faut également qu’il puisse « vivre seul » c’est-à-dire que sa mère ait eu le temps de lui apprendre à modérer ses jeux. Même dans les jeux où il y a grognement et simulation de morsure, il ne peut jamais y avoir de blessures. Le chiot doit également apprendre à s’arrêter si la situation le demande. A se coucher sur le dos en position d’apaisement si un adulte, chien ou humain, doit intervenir.

Si votre chiot a manqué cette étape c’est à vous de lui apprendre.

La première chose c’est de communiquer avec lui. Je vous conseille de trouver un jouet adapté à la taille de votre compagnon, par exemple une balle de tennis attachée à une cordelette pour les plus grands ou un chiffon pour les petits gabarits. Initiez le jeu en douceur, incitez votre compagnon à prendre le jouet à venir se mesurer à vous en tirant sur ce jouet, puis décidez du moment où il faut arrêter de jouer. Vous reprenez le jouet et vous le rangez hors de vue ensuite vous proposez à votre chiot une autre activité (comme se promener ou aller dans le jardin puisqu’après avoir joué il y a beaucoup de chance qu’il ait envie de se soulager.) Si le chiot marque trop d’agitation ou d’empressement autour de son jouet c’est à vous de stopper le jeu au bon moment c’est-à-dire aux tous premiers signes d’énervement. S’il n’a jamais été obligé d’arrêter une activité, il se peut qu’il revienne vers vous pour reprendre le jeu. N’hésitez pas alors à utiliser un ton proche d’un grondement (comme aurait pu faire la chienne) et à vous montrer ferme en le repoussant de plus en plus sèchement. Il ne faut pas oublier que ce processus est un apprentissage et non une punition donc conservez toujours tout votre calme et votre sang froid. Tout apprentissage doit se faire résolument et de manière claire. Si vous avez des doutes, mieux vaut remettre à plus tard quand vous aurez eu l’occasion de demander tous les renseignements voulus. Si en réponse à votre remontrance le chiot se met sur le dos, vous avez été un petit peu trop énergique. S’il passe à autre chose, il a compris.

L’apprentissage de la propreté :

Je profite de cette première rencontre pour parler de ce qui vous tracasse certainement le plus : « comment rendre mon chien propre ? ». Durant ses premières semaines de vie, la chienne a incité le chiot à faire ses besoins en dehors du lieu de couchage, de l’aire de jeu et de l’aire de ravitaillement. Il vous reste donc à montrer au chiot où se trouvent ces lieux chez vous. Pour qu’il ait plus facile à comprendre, réduisez l’espace à ces trois aires. Emmenez le dehors après chaque repas, quand il a dormi ou quand il a joué, mettez-le là où vous désirez qu’il se soulage et utilisez un mot qui l’incitera plus tard à faire ses besoins sur commande. N’hésitez pas à rester un moment dehors avec lui, dès que vous avez obtenu un tout petit résultat, félicitez-le d’une voix chaleureuse et agréable, caressez-le, qu’il comprenne bien que c’est ce que vous attendiez de lui. Si il s’oublie ailleurs et que vous n’étiez pas là, ne dites rien, il ne sait pas que c’est lui qui a fait cela, mettez-le dehors et nettoyez sans eau de javel. Si vous êtes présents, dites « NON » de façon sèche et prenez le dans les bras pour le conduire au lieu prévu à cet effet. Utilisez le mot dont vous avez l’habitude pour l’inciter à faire ses besoins s’il continue à cet endroit félicitez le grandement. De nature le chiot cherche à être propre, si vous constatez qu’il dort dans ses excréments où qu’il y joue, il y a quelque chose qui ne va pas. Soit il y a d’autres signes et il faut penser à une pathologie comportementale soit quelqu’un a essayé de le punir en mettant son nez dans ses excréments et il n’a pas compris du tout cette façon de faire. De toute façon, soyez calme. Si vous avez un doute sur l’action à entreprendre, souvenez-vous qu’un comportement ignoré vaut mieux qu’une mauvaise punition et qu’apprendre de façon positive est plus durable que par la contrainte et les réprimandes.

La socialisation du chiot à partir de 7 semaines :

La découverte du monde :

A partir de sa 3ième semaine, le chiot a ouvert les yeux et découvert les humains qui l’entourent et le monde proche. Maintenant qu’il a sept semaines, il peut se déplacer efficacement, il connaît les bases de la vie en société de chien, les bases de la hiérarchie, il est prêt à se lancer vers l’inconnu, c’est le moment où il va cataloguer toutes ses découvertes, les bonnes et les mauvaises. Il est nécessaire de lui montrer toutes les situations auxquelles un chien normal est confronté au cours de sa vie, la voiture, l’aspirateur, la circulation en ville, les humains de différentes couleurs, de différentes tailles, les espèces comme le chat, le cochon d’inde,…. Il va apprendre à communiquer avec l’autre quel qu’il soit, à discerner les différents états de l’autre (content, joueur, fâché…). C’est la phase durant laquelle vous allez pouvoir tisser tout le dialogue entre vous et votre compagnon. Il n’a pas encore peur de l’inconnu et est prêt à faire des découvertes.

La première chose qu’il va falloir faire c’est pouvoir l’emmener voir le monde. Pour cela il faudra qu’il porte un collier et une laisse. Ces deux engins ne sont en aucun cas un moyen de contrainte ! Commencez par lui mettre le collier autour du cou et jouez avec lui. Il va faire toutes sortes de bizarreries pour essayer de l’enlever. Continuez à jouer comme si de rien n’était, laissez-le lui à l’heure du repas également. Quand il aura bien compris que cet engin ne change rien à sa vie, attachez-y un bout de ficelle ou de laine et recommencez le même scénario qu’avec le collier. Ensuite, prenez le bout de ficelle en main et suivez votre chien dans ses déplacements. Puis appelez-le vers vous, au besoin utilisez son jouet, et incitez-le à vous suivre avec ce bout de ficelle. Une fois cette étape franchie, vous pouvez pensez à sortir de l’espace connu. Prenez son jouet avec vous et quelques récompenses alimentaires. Promenez-vous d’abord dans des lieux relativement calmes.

Cas pratiques :

Il est très important de savoir d’où vient votre chiot.

S’il vient d’un magasin, il aura sans doute vu beaucoup de gens différents mais pas d’aspirateurs, ni de télévision, ni de machine à café bruyante. Il est donc important de le laisser visiter la maison en entier, d’utiliser toutes les machines habituelles. Il ne faut pas l’obliger à se tenir près de la source de bruit mais de lui-même il va venir explorer ce qui pourrait lui faire peur. Si vous constatez que votre chiot ne vient pas de lui-même, essayez de l’emmener en jouant vers la source de peur. N’essayez pas de le rassurer comme vous feriez pour un enfant car la seule chose que le chiot va comprendre c’est que votre comportement change et que donc il a raison d’avoir peur.

S’il a été élevé dans une maison avec une famille, il connaîtra sans doute beaucoup de choses. Il sera de votre compétence de lui montrer l’extérieur, la circulation, la ville, les transports en commun, les marchés et même les fanfares et les feux d’artifices. Prenez toujours son jouet avec vous, occupez-le dès que la situation stressante se rapproche. Si vous lui avez déjà appris quelques exercices d’obéissance, c’est le moment d’utiliser ceux qu’il exécute le mieux. Toutes ces activités n’ont qu’un seul but, celui de montrer à votre chiot que la situation est banale et qu’il ne doit pas s’inquiéter.

Il est important qu’il rencontre toutes sortes de gens. Des petits, des grands, des barbus, des gens de couleurs différentes, des enfants et même des bébés si c’est possible. Votre chiot intégrera toutes ces nouveautés comme étant des « amis ».

Si votre chiot a été élevé dans un endroit où les stimulations sensorielles ont été très pauvres comme par exemple dans de gros élevages où les chiots sont entre quatre murs et ne voient rien ni personne sauf le soigneur et la chienne, attendez-vous à avoir plus de difficultés d’adaptations. Dans certains cas les difficultés peuvent être telles que le chiot peut montrer une pathologie de privation sensorielle qui se soigne.

Il est également important de lui montrer d’autres espèces. La plus courante étant le chat, un chiot socialisé envers les chats ne les attaquera pas plus tard. Ce qui motive l’agression du chien sur le chat c’est d’une part la non connaissance de cette espèce et d’autre part la poursuite. Si le chat s’enfuit, il déclenche l’instinct de prédateur du chien. Il en va de même pour les lapins, les hamsters, les cobayes et les furets que vous pourriez avoir un jour envie d’acquérir.

Si vous êtes cavalier et que vous désirez emmener votre chien en promenade avec vous, outre lui apprendre des bases de bonnes conduites sur la route, il faut qu’il respecte le cheval sans en avoir peur, n’hésitez pas à l’emmener aux écuries avec vous. Il faudra tout de même attendre la fin de sa croissance pour faire de longues promenades à un rythme soutenu.

La hiérarchie dans une meute et la hiérarchie dans une « meute-famille humaine » :

Il faut d’abord et avant tout être conscient que le chien ne parle pas et ne parlera jamais… C’est donc par les postures et les actions qu’il va se faire comprendre. C’est à vous, « humain intelligent », d’apprendre à parler chien. Le chien est un animal de meute. Dans notre société, assez peu de chiens vivent encore en meute. Le cercle familial remplace les congénères. La meute a son propre mode de fonctionnement, il y a une place pour chacun et une hiérarchie bien établie. Ne pensez pas qu’un chien auquel on permet tout est heureux. Au contraire, plus on lui laisse de choix plus il monte dans la hiérarchie plus il est stressé par ses responsabilités. Un chien qui a un cadre de vie bien défini et qui ne doit pas décider de lui-même quand défendre ou quand intervenir est plus serein et s’en remet à son maître pour prendre les décisions. Le maître c’est vous, donc c’est à vous d’établir les règles de base telles que le chien les comprenne.

Quelles sont les règles dans une meute ?

Le dominant est celui qui prend tous les risques, c’est également lui qui se sert en premier sur les proies, qui choisit son lieu de couchage, qui décide des moments de jeux et des moments de repos, qui se reproduit en public, qui va à la rencontre des inconnus et qui prend la direction des opérations lorsque la meute se déplace. Toutes ces activités vous sont donc réservées.

La place que vous donnerez à votre chiot a toute son importance. Il faut qu’il ait un endroit à lui, un endroit calme, où il se sent en sécurité, où il n’y a pas de passage et où il peut dormir calmement. Il faut donc proscrire tout ce qui est hall d’entrée, palier, salon, chambre à coucher …. Cet endroit devra porter un nom comme : panier ou place ou … tout autre mot que vous pensez pourvoir utiliser facilement. Il faut être systématique et une fois le mot choisi, s’y tenir. Ensuite il faut apprendre ce mot au chien. Invitez votre compagnon à venir voir ce lieu et dite lui le nom du lieu d’une voix neutre. Chaque fois qu’il y retourne vous répétez ce nom pour qu’il y associe bien le lieu. En cas de conflit avec votre chien vous devez l’y envoyer en disant p.ex. « poilu, panier » d’une voix ferme et assurée. Si votre compagnon ne se décide pas immédiatement n’hésitez pas à lui montrer du geste la direction à suivre et parfois même le mettre à cet endroit. Une fois qu’il y est il ne faut plus intervenir, c’est son lieu de calme, respectez-le.

Le dominant ne laisse personne en danger, s’occupe également de gérer les conflits, se tient dans une posture fière et haute, regarde les autres sur la croupe (et non dans les yeux ce qui serait un signe d’agression) et paraît sûr de lui. En cas de conflit, il commence par menacer et impressionner. Il n’attaque pas sans raison. En général sa prestance et sa posture suffisent à décourager les autres chiens de la meute. Donc ne pensez pas que votre chien doit vous protéger mais prenez les devant. Marchez de façon assurée, ne vous courbez pas vers votre chien ceci serait pris pour de la faiblesse. C’est à vous de passer les portes et les endroits étroits en premier. Il est formellement interdit de vous bousculer pour passer devant vous, le meneur c’est vous.

A table !! Une des préoccupations principale de nos amis canins, c’est MANGER ou tout au moins la recherche de nourriture. Ne croyez pas que votre chien a faim s’il vient voir ce que vous mangez. Dans la nature, les canidés mangent énormément quand ils trouvent à manger, mais ils ne mangent que de temps en temps tous les quatre ou cinq jours, quand ils ont enfin une proie. Donc à la maison le chien suit la même logique : « mangeons tout de suite tout ce qu’il y a parce que demain il n’y aura peut-être rien… ». Mais vous vous savez, vous vous savez que demain vous lui donnerez encore son assiette donc ne le laissez pas mendier. Comportez-vous comme un dominant, quand vous mangez vous ne tolérez pas qu’un autre animal de la meute vienne tourner autour de votre nourriture. Si le chien approche, raidissez-vous et figez-vous dans une posture haute en cessant toutes activités, quitte à émettre un grondement sourd. Si votre chien continue d’avancer, levez-vous brusquement et obligez le à retourner à sa place (panier, place…). Lorsque vous savez que les conditions vont être difficiles comme pour un dîner de famille et que vous pensez que le chien va venir voir les invités et que ceux-ci vont lui donner quelque chose, mieux vaut le mettre à l’écart, dans une autre pièce tant qu’il y a de la nourriture à porté de museau.

Les repas de votre chiot. Il est important qu’il reçoive de la nourriture de qualité et en quantité suffisante. Jusqu’à 6 mois trois repas par jours seront nécessaires, puis deux repas par jour jusqu’à, environ, un an puis un repas suffira. Donnez-lui son assiette après votre repas, ou deux heures avant minimum. Déposez-la dans un endroit calme, ne le regardez pas manger. Après 30 minutes, retirez-lui son assiette qu’il ait fini ou pas. Un chien dominant aura tendance à ne manger qu’en votre présence et très lentement pour que tous le monde puisse le voir. Donc ne lui laissez pas cette possibilité.

La hiérarchie dans une « meute-famille humaine » et cas pratiques :

A partir du moment où votre chiot aura compris qu’il peut se fier à vous, vous n’aurez plus de soucis à vous faire. Pour y arriver, il est important d’être extrêmement systématique. Quand vous utilisez un mot, veillez à ne plus en changer même si le changement vous paraît logique, n’oubliez pas que le chien ne connaît pas les conjugaisons, ni les négations.
Exemples :
« Assis, assied-toi, assise je t’ai dit assis,… » Comment le chien pourrait-il s’y retrouver ??
« Tu ne peux pas sauter, ne saute pas, pas sauter,… » Si votre chien a appris à sauter sur ordre n’espérez pas qu’il comprenne la négation du même mot dites-lui simplement « NON » comme pour tout comportement à éviter.

D’autre part, n’appelez JAMAIS votre chien pour le punir !!!! Si vous le faites venir pour le gronder, il finira par ne plus vouloir venir… Pour qu’une punition soit efficace, il faut prendre le chien sur le fait sans avoir dû donner aucun autre ordre. Si après une bêtise, il s’encourt, ne le poursuivez surtout pas, ça pourrait être pris comme un jeu et le chien recommencerait par pur plaisir du jeu de poursuite. De même si vous avez dû appeler et attendre pendant deux heures que votre chien revienne, quand il est enfin là, il faut le féliciter, qu’il soit heureux de revenir !! Si vous vous fâchez, la prochaine fois il mettra trois heures à revenir.

Il est important de jouer avec votre compagnon, mais une fois encore, c’est vous qui devez décider du jeu et du moment où celui- ci peut avoir lieu. C’est à vous de prendre l’initiative, d’aller chercher le jouet avec lequel vous désirez faire jouer votre compagnon et de jouer comme vous l’entendez. Si le chiot refuse de vous rendre le jouet, encore une fois, NE COUREZ PAS DERRIERE LUI !! Ce serait alors un autre jeu et ce serait lui qui l’a décidé. Ayez plutôt tendance à l’appeler de façon joyeuse, en reculant ou même en courant en sens inverse. Pour les plus impétueux, il est aussi important de ne pas les laisser trop s’exciter. Dès que le chien semble arriver au point où il ne va plus pouvoir se modérer, il faut arrêter le jeu, passez à autre chose. Si le chiot connaît quelques positions d’obéissances, c’est le moment de les utiliser, ça lui permettra de retrouver son calme et de s’autocontrôler.

Dans les moments plus calmes, vous pouvez également manipuler votre compagnon, sans lui faire peur, plutôt sous la forme de caresses. Passez vos doigts entre ses orteils, dans ses oreilles. Regardez TOUTES ses dents, même celles du fond. Regardez ses yeux, touchez sa truffe, ses yeux et sa queue. Toutes ses manipulations, qui vous paraissent aujourd’hui inutiles, seront très utiles si votre compagnon devait marcher sur une épine ou se coincer un bout de bois entre les dents. De même le jour ou vous devrez soigner ses oreilles, prendre sa température ou lui mettre un comprimé dans la bouche, vous serez content de pouvoir y arriver facilement sans stresser le chien qui serait malade.

« La position du chien couché sur le dos, c’est de la soumission » oui si c’est vous qui l’avez demandée au chien. Pour les plus timides, il suffit de les regarder intensément sur la croupe de toute votre hauteur et ils vont se mettre sur le dos voir même émettre un peu d’urine comme leur a appris leur maman pendant les trois premières semaines de leur vie. Pour les plus récalcitrants, vous devrez intervenir physiquement pour qu’ils cèdent. Si vous désirez le soumettre parce qu’il a mis une prérogative de dominant en jeu, retournez-le et gardez-le dans cette position jusqu’à ce qu’il cède, c’est-à-dire qu’il se détende et qu’il ne lutte plus contre vous. A l’inverse, ne croyez pas que parce que votre chien s’est mis sur le dos quand vous êtes passé près de son panier qu’il s’est soumis. Il vous a demandé des caresses et si vous les avez données, vous vous êtes soumis !! Vous ne seriez pas le premier à vous demander pourquoi votre chien s’est mis à grogner quand il était sur le dos, c’est simplement parce que le processus s’est inversé et que votre chien vous fait obéir : « Caresse-moi,…. stop, ça suffit j’en ai marre,…. (Voire je te pince la main pour te faire comprendre que j’en ai marre) ».

Le fait de mimer l’acte de reproduction est un acte de dominance à plusieurs titres. Il faut tout d’abord savoir que dans une meute, seul le mâle dominant a le droit de saillir la femelle dominante en présence du groupe. Pour les autres saillies qui auraient lieu, c’est en cachette qu’elles se passent. Donc à la maison, ce n’est certainement pas au chien de montrer ce de quoi il est capable. D’autre part, si votre compagnon monte sur un autre animal du même sexe, ou parfois d’espèce différente (le chat p.ex.), c’est pour lui prouver sa supériorité, ce qui n’est pas grave, mais si vous êtes là c’est pour vous le prouver aussi, ce qui est interdit. Il en va de même pour les objets inanimés. Si vous ne le voyez pas (dans le fond du jardin par exemple), ça n’a donc pas d’importance.

« Mon chien dort sur mon lit et ça ne pose pas de problèmes !! » Parfois effectivement ça ne pose pas de problèmes. Il faut que ce soit vous qui l’ayez invité, qu’il descende à la première demande et qu’il ne monte jamais avant vous. De plus il faut un chien soumis, sinon vous devrez vite vous acheter une carpette confortable pour passer la nuit aux pieds du lit de votre compagnon…. Il en va de même pour les fauteuils, si votre chien monte dans le fauteuil, soyez sûr qu’il ne fera pas de différence entre les jours où il est pleins de boue et les autres et de plus il prend tout doucement la place de chef. Même s’il descend quand vous le lui demandez, n’oubliez pas qu’un enfant aura plus de difficultés que vous et que les fauteuils restent avant tout réservés aux bipèdes.

La séparation du groupe à quatre mois :

Quatre mois c’est un âge difficile pour les jeunes chiens, ils ne sont pas encore pubères et déjà ils doivent commencer à se débrouiller. Les mâles sont écartés de la meute, ils n’ont plus le droit de suivre leur adulte de référence (que ce soit leur mère ou un autre chien de la meute). Quand ils suivent, ils se font rabrouer sèchement par l’adulte jusqu’à ce qu’ils prennent une autre direction ou qu’ils s’arrêtent. Ils ne peuvent plus initialiser le jeu, ils ne peuvent plus venir voler de la nourriture aux adultes. Pour les jeunes femelles, elles ont encore un peu de temps pour s’isoler.

Comment reproduire la séparation à la maison ?

Tout simplement en éloignant votre chiot de certaines activités à partir de ses quatre mois. Par exemple si vous allez faire cinq allés et retours entre la salle de bain et la cuisine, envoyez votre chiot à sa place (son panier, sa couverture ou le lieu que vous aviez choisi au départ.). Il doit y rester tant que vous ne l’avez pas rappelé. Il ne faut jamais oublier de terminer un exercice sinon vous laissez votre chien vous désobéir puisque vous ne lui dites pas qu’il est libre de faire ce qu’il veut. Quand vous vous déplacez dans la maison veillez à ce que le chiot ne vous suive pas sans que vous le lui ayez demandé.

Essayez de laisser le chiot s’habituer à plusieurs personnes de la maison. Il faut, idéalement, qu’il n’ait pas l’occasion d’être hyper attaché à quelqu’un en particulier.

Quand vous quittez le chiot, mettez-le à l’endroit ou il va rester en votre absence au moins 20 minutes avant votre départ puis ne vous occupez plus de lui. Faite comme si vous étiez déjà parti. Si votre chiot s’affole, il faudra faire cet exercice très souvent en partant et en restant dans la maison jusqu’à ce que le chiot soit tout à fait calmé. Prenez vos clefs, votre manteau et ne partez pas ou au contraire partez sans rien prendre.

Quand vous rentrez à la maison, tant que votre compagnon ne s’est pas calmé ne vous occupez pas de lui. Ignorez-le. L’ignorance est terriblement perturbante pour les chiens, elle équivaut à une punition, hors s’énerver et sauter en tout sens c’est un comportement à punir. Une fois votre chiot calmé prenez vous-même la décision de le caresser ou de l’appeler. Même si il a été parfaitement sage durant votre absence, ne le félicitez pas, il ne comprendrait pas votre bonne humeur comme il ne comprendrait pas que vous vous fâchiez en rentrant pour une bêtise qu’il a faite il y a deux heures…. le comportement idéal serait un chien qui vient vers son maître, sans crainte, qui s’assied et attend patiemment que son maître le caresse.

Ne répondez pas à ses sollicitations. Que ce soit des demandes de jeux ou des demandes de caresses ou des gémissements pour venir près de vous, NE REPONDEZ PAS !! Si votre chien demande souvent des caresses, demandez-lui toujours quelque chose avant de la lui accorder. C’est à vous que revient toujours « l’initiative ».
Quel est l’intérêt de la séparation ?

Un chiot qui serait traité comme un enfant avec une longue conversation avant de partir, des réprimandes ou des félicitations quand son patron rentre, qui pourrait suivre partout et vivre sur les genoux, dans les lits et dans les pieds de son maître, ne couperait pas à « l’anxiété de séparation ». Environ 15% de nos compagnons à quatre pattes souffrent de cette pathologie comportementale. Elle se manifeste de différentes façons. Les symptômes peuvent être isolés, nombreux, occasionnels ou fréquents :
- vocalisation
- miction
- défécation
- comportement destructeur
- automutilation
- salivation
- tremblements
- chien fait les cents pas
- vomissement
- anorexie
- diarrhée.

Extrait de :
Michel Pepin M.V.
QU’EST-CE QUE L’ANXIETE DE SEPARATION ?
Par Dominick Lanoue
Édition février 2006

Il y a deux sortes de chiens qui montrent ce trouble : le chien infantile et le chien dominant.

Le chien infantile, c’est le chiot hyper attaché que je vous ai décrit plus haut, pour faire revenir ses parents réels ou adoptifs il va vocaliser ou devenir hyper actif.

Le chien dominant, lui, ne laissera personne sortir de la pièce ou de la maison et si on lui « désobéit », il marque sont désaccord en laissant des souillures bien en évidence et en détruisant plus particulièrement les portes et les fenêtres, endroits de sortie et de rentrée.

Les erreurs d’éducation du propriétaire peuvent rendre le chiot incapable de solitude. Le fait d’être infantile ou dominant dépendra du caractère du chien. Donc, il faut être attentif à la place du chien, il n’est ni un enfant à qui il faut tenir la main ni le chef de la maison à qui tous le monde obéit.

La puberté et l’affirmation du caractère :

Nous voilà au moment précis où l’on récolte ce que l’on a semé. C’est-à-dire que le chien va fixer son caractère, on ne parle plus de chiot mais d’animal pré-adulte. Les tendances que vous avez décelées jusqu’ici vont se concrétiser. Les dominants vont tenter une dernière tentative de remise en question de votre dominance et les soumis testeront tous les trucs pour vous attendrir. Il ne faut pas céder. Il faut se souvenir que le plus important dans la relation avec votre chien est la communication. Et que cette communication doit être très claire. Comme, malgré toutes vos tentatives, le chien ne parle toujours pas la même langue que vous, vous avez eu entre 6 et 10 mois (selon la race et la précocité de votre compagnon) pour apprendre à parler chien.

Reprenons les différents aspects de la hiérarchie qui s’est normalement installée au fil des mois. Il y a le dominant (vous je l’espère).

Le dominant :
-Mange en premier, lentement et encore plus lentement si on le regarde, ne supporte pas qu’on interrompe son repas (la patte sur la jambe, les gémissements intempestifs…), n’accepte pas de partager sa nourriture.
-Dort dans un endroit dont l’accès est interdit et en hauteur pour tout « surveiller ».
-Obtient tout ce qu’il désire, que ce soit le jeu ou le contact,
-Ne se fait jamais bousculer.

Le soumis :
-Mange en dernier sans qu’on le regarde rapidement, si on approche de son assiette il arrête de manger, on peut prendre sa nourriture à tout moment.
-Dort dans un endroit sans intérêt avec d’autres soumis (chat ou autres chiens)
-Ne prend aucune initiative de contact ou de jeu mais répond avec empressement à l’appel de son maître que ce soit pour jouer, être câliné un peu ou faire quelques exercices « d’obéissance »
-Se déplace derrière son dominant sans jamais tenter de le dépasser.

Les intermédiaires :
-Si vous avez plusieurs animaux à la maison, ils ne seront pas tous identiques. Il y a une hiérarchie qui doit s’établir entre le dominant (appelé α) et le soumis du plus bas de la hiérarchie (appelé Ω). Cette hiérarchie sera maintenue par des ritualisations. Les combats sont rares entre chiens habitant sous le même toit pour autant que la communication ait été clairement établie entre eux et avec les humains. Il ne sert à rien de donner la même chose à deux chiens pour qu’il n’y ait pas de « jaloux » puisque la jalousie est un sentiment humain et n’intervient pas du tout dans les relations de soumission dominance.

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Hiérarchie dans une meute de loup (Griffroy 1987)

A côté du dominant il peut il y avoir un leader, un chien qui tire le groupe lors des déplacements. Ceci n’est visible dans nos maisons qu’à partir du moment où il y a plus de 4 chiens et que l’être humain n’intervient qu’en tant que dominant strict.

La communication :

L’élément clef de toutes ces interactions c’est la communication. Regarder le chien dans les yeux : AGRESSION. Regarder le chien sur la croupe : DOMINANCE. Se tenir droit et fier : DOMINANCE. Se pencher : SOUMISSION. Accepter les coups de langue d’un chien qui vient de grogner ou pire mordre : SOUMISSION ABSOLUE !!!! Et ne vous dites pas qu’il se fait pardonner, il vous pardonne en réalité et acceptant cela vous vous soumettez à sa loi. Si votre chien vous montre des signes de soumission et que malgré cela vous continuez à l’agresser, il ne lui reste que la fuite comme solution ou si la fuite n’est pas possible et que n’acceptez pas sa soumission, vous le forcez à se battre. Là, la morsure sera très violente parce que le chien ne comprendra pas votre discours. C’est la morsure la plus fréquente avec les enfants qui poursuivent un chien réputé gentil jusqu’au moment où ils le coincent, et que le chien à beau prévenir en grognant en reculant sur sa queue en s’aplatissant un maximum. Si rien n’y fait il va mordre et il ne contrôlera pas sa morsure. Gros dégâts à l’horizon et en plus on va dire que ce chien est devenu fou…. pas du tout, c’est vous qui êtes devenu fou !!!

Conclusion :

Une fois la hiérarchie bien installée, le rôle du maître n’est plus que d’être un bon dominant, qui parle clairement et qui est sûr de lui. Noir c’est noir et blanc c’est blanc, il n’y a pas de gris, il n’y a pas d’interdit parce qu’aujourd’hui tu as les pattes sales et demain c’est permis parce qu’il ne pleut plus.

Il ne faut pas oublier qu’un chien est un animal d’utilité à la base, donc il est nécessaire qu’il se sente utile. Les choses que vous lui demandez n’ont pas beaucoup de sens pour lui alors il faut que le fait d’obéir lui rapporte quelque chose et la meilleur chose que vous pouvez lui donnez c’est de l’attention et lui montrer que vous êtes content de lui. La félicitation est le meilleur moyen d’apprentissage.